Le 21 mai 1992, sept familles
africaines sans logis occupent l’esplanade du
Château de Vincennes à Paris avec l'appui du maire de Fontenay-sous-Bois.
Au bout de quelques jours, par la bouche à l'oreille et la couverture médiatique, ces 7 familles sont joints par 300 autres,
principalement mal logés.
Elles commenceront un mouvement pour le droit à un logement
décent qui marquera l’histoire de ce pays par sa
détermination et sa ténacité.
Refusant la représentation offerte par les organismes déjà implantés sur le terrain de la lutte pour le logement (DAL, CNL etc.),
les "vieux" du campement décident d'accepter l'appui du
tout nouveau Conseil des Maliens de
France, organe censé représenter la voix de la diaspora
auprès du nouvel État démocratique au Mali.
Le film, fait de méditations et d'interventions, de tournages d'époque, d'extraits de journaux télévisés et d'interviews, réfléchit à l'évolution politique de la situation.
Toute une communauté de l'immigration apprend à exister dans le champ politique et revendicatif français.
La première partie couvre la période de l'installation jusqu'à l'évacuation du campement par le gouvernement socialiste de l'époque en octobre 1992.
Après l'évacuation du campement à Vincennes en octobre 1992, le relogement définitif de l'ensemble des familles concernées prendront du temps, beaucoup de temps.
Les porte-paroles et délégués actifs des familles fondent une nouvelle association "Bail et Clefs" pour lutter avec d'autres pour le droit au logement des familles africaines.
Les familles sont dispersées à travers des hébergements d'urgence, collectifs et inconfortables dans les hôpitaux de Nanterre, Limeil Brévannes, dans les CHRS de Paris 18ème, des algécos, des hôtels de bas de gamme... Bref, c'est la grande dispersion.
A plusieurs reprises les familles essaient des "coups de poing" pour essayer de faire accélérer le processus, notamment lors d'une occupation à l'hôpital Saint Antoine. Les familles font face à une répression violente.
Il faudra toute la ténacité et tout le courage des délégués pour arriver au bout de ce processus qui prendra sept longues années.
Cette lutte acharnée et parfois solitaire (les soutiens et les solidarités sont plutôt le fait d'individus engagés) est prémonitoire de ce que vont vivre les immigrés sans-papiers dans les luttes qui démarrent pendant la même période (Saint Bernard en 1996 et ses suites).
Le film poursuit sa méditation et commentaire sur les événements et conclut avec quelques leçons à en tirer.
Deux parties de 52 minutes.
Générique
:
Images et sons :
Michael Hoare, Isabelle Claude, Isabelle Richardeau
Montage : Anouk Zivy
Producteur
délégué : Alex Guyot
Assistante au montage
: Heike Heinzmann
Assistante
à la production : Marie-Pierre Lagarrigue
Réalisation
et commentaire : Michael Hoare
Production : Avenir
vivable, Viridiana, Téléssonne.
Tournage : 1992-1998
Montage :
automne-hiver 1998
Diffusion
télévisuelle : Telessonne : janvier 1999.
Première
projection : 8 juillet 1999, Festival Résistances,
Tarascon-sur-Ariège.
Langue :
français